"Accord nucléaire avec l'Iran contre le Golan" : ce sont là les termes du marché proposé par les Etats-Unis à Israël en juillet 2015, un marché que Netanyahu a refusé et qu'il regrettera jusqu'à la fin de ses jours...
Selon al-Monitor, plus de 10 jours après le conseil des ministres israéliens tenu dans le Golan, Netanyahu a annoncé qu’Israël ne quitterait jamais les hauteurs du Golan. Depuis que ces propos plutôt "spectaculaires" ont été tenus, les commentaires fusent de toute part. La mascarade organisée par le Premier ministre israélien ne vise en effet qu'à mettre les dirigeants du monde entier devant un fait accompli : "il n'existe aucun autre choix que d'accepter la souveraineté israélienne sur les hauteurs du Golan".
Mais l'argument a visiblement du mal à convaincre : bien que Netanyahu ait prétexté la guerre en Syrie et la soi-disant décomposition de l'Etat syrien pour justifier la présence militaire de son armée au Golan, les entretiens qu'il a eu à ce sujet avec Kerry ou encore avec Poutine restent stériles. A Moscou, il a même annoncé que "ceux qui croient qu'Israël devrait offrir le Golan à la Syrie sur un plateau d'argent ont bien tort car le Golan est notre ligne rouge".
Mais l'annoncé n'a impressionné personne : en moins de 48 heures, les pays alliés de Tel-Aviv, à savoir les Etats-Unis, la Russie, l'Allemagne et l'UE, ont affirmé ne pas reconnaître le contrôle israélien sur les hauteurs du Golan, faisant ainsi échec à la tentative israélienne.
"Cette fin de non-recevoir catégorique a même poussé les ministres de Netanyahu à le critiquer et à remettre en cause son manque de vision stratégique : son ministre des Affaires étrangères, tout comme son collègue de la Défense [Guerre, NDLR] estiment que l'intéressé a laissé passer une occasion historique au sujet du Golan, une occasion qui ne se représentera jamais. A en croire un responsable israélien qui souhaite garder l'anonymat, Netanyahu est un homme qui manque toutes les occasions ; il manque même l'occasion de manquer les occasions". En juillet dernier, quand les Etats-Unis signaient leur accord historique avec l'Iran, ils l'ont appelé à ne pas s'opposer à cet accord en échange des hauteurs du Golan. Mais Netanyahu a continué , tel un aveugle, à s'y opposer sans comprendre à quel point son "refus obstiné" ôtait à Israël l'occasion de renforcer sa position géostratégique".
Et le journal de conclure : "Mais depuis, Netanyahu est revenu sur terre. Il commence à se rendre compte qu'il a presque "tout faux" en termes de politique étrangère. La période de dix ans sur laquelle s'étale l'aide américaine à Israël touche à sa fin et les Etats-Unis refusent de desserrer les cordons de la bourse. Il y a même moins d'argent que prévu pour l'allié israélien. Au Golan aussi, Netanyahu sait avoir perdu le gros lot, mais il tente désespérément de rattraper le coup".